14 mai 2020
Confinement oblige, je me suis piqué récemment de refaire mon site internet dont l'esthétique transpirait jusque là gravement l'amateurisme et faisait peine à l'œil. Avec un peu d'huile du coude, j'ai abouti au résultat que vous avez sous les yeux et dont je suis relativement satisfait. Je me propose dans la suite de ce billet que j'espère relativement court de vous expliquer pour quelles raisons avoir un site internet personnel peut être intéressant et comment je m'y suis pris sans forcément être expert dans le sujet.
Moi-même, qui suis pourtant passé par la meilleure école d'ingénieurs du monde, ce que je sais je l'ai très largement appris tout seul, en autodidacte, à force de trifouiller des trucs.
Votre besoin peut être variable, en fonction de votre situation. Personnellement, j'avais besoin d'un endroit sur lequel je pouvais héberger des textes et des articles, alors que je me contentais jusque là largement du blog que j'avais sur Blogger, la plateforme de Google. Puis, j'ai eu envie d'avoir une page plus personnelle, qui pourrait me servir de vitrine sur internet et qui pourrait héberger mes éventuels projets à l'avenir. Également, étant sensible aux questions liées à la protection des données personnelles, j'avais le souhait de m'affranchir de Google.
Mon objectif également c'était de pouvoir maîtriser le stalking en recueillant ici les malheureux qui auraient cherché mon nom dans un moteur de recherche. Ainsi ils arriveraient dans une zone toute à ma gloire où je suis présenté de façon évidemment avantageuse, avec tout ce qu'il y à savoir de pertinent sur moi (j'assume de dévoiler ici ma stratégie machiavélique). Ainsi je peux présenter mon parcours, mon CV, des projets personnels… comme bon me semble, sans avoir à me plier au format imposé par un hébergeur. Bon, c'est pas encore parfait, notamment à cause d'un homonyme qui semble travailler dans le cinéma, mais au moins on se fait pas concurrence.
Il y a enfin aussi une part d'égo, ne nous mentons pas. C'est un peu comme acheter sa première maison après avoir été locataire. On peut enfin casser les murs, refaire la tapisserie comme bon nous semble… sah quel plaisir comme disent les jeunes.
Il marche bien, merci.
J'avais l'ambition, pour l'accueil et pour le blog, d'un site très simple, statique comme on dit dans le jargon. Pour faire rapide, la base du web, c'est HTML et CSS. Ce sont les langages qui permettent d'une part de gérer le contenu d'un site, et d'autre part de gérer sa forme. À ça vient s'ajouter Javascript mais on va pas s'attarder dessus aujourd'hui.
La plupart des sites que vous utilisez, type Google, Instagram ou Twitter, sont dynamiques, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas directement écrits en HTML. En effet, quand vous vous connectez à votre compte Twitter par exemple et que vous allez sur www.twitter.com, vous voyez les tweets des gens que vous suivez, avec votre photo de profil à gauche, votre propre page de notifications, etc. Personne ne voit la même chose que vous. Pour faire cela, ces sites passent par un langage tiers qui va générer le code HTML de la page en fonction de vos informations qu'il va trouver dans sa base de données. Ce langage tiers peut être PHP, Python, ou même Javascript (oui encore lui, oui je sais que c'est le bordel ; si ça vous intéresse ça s'appelle Node.js mais personnellement même avec un baton je m'en approche pas).
Donc, pour revenir à nos oignons, je voulais un site le plus simple possible. L'intérêt était de limiter les risques, les sites dynamiques pouvant être plus facilement la cible d'attaques. Pour votre culture, retenez que chaque formulaire sur un site internet, chaque opportunité laissée à l'utilisateur de saisir du texte, est une source potentielle de failles. Pour ce qui me concerne, la seule page dynamique est la page de contact, qui est en PHP.
Comme je suis un très mauvais web designer, j'ai été sur le site W3Schools (ce site est une mine d'or) pour récupérer des modèles de sites internet que je pouvais adapter facilement. C'est à partir d'un de ces modèles que j'ai fait la page d'accueil, en modifiant à peine plus que la couleur et les textes. Du pure bricolage, je vous dis.
Pour le blog, je me suis un peu plus creusé la tête. Ma volonté d'avoir un site statique me privait d'une jolie interface pour écrire des articles, les mettre en forme et les publier. J'ai donc fait un peu de prospection pour voir ce qui existait. Je dois faire une mention spéciale à Stéphane Bortzmeyer qui pour son blog (très intéressant par ailleurs) rédige ses articles en XML selon une syntaxe qui lui est propre, puis les convertit en HTML et les met en ligne grâce à des scripts de son cru. C'est très artisanal mais je trouve ça admirable, je vous laisse aller voir.
Personnellement, j'ai opté pour Jekyll, une solution libre. Elle m'a permis de reprendre la « charte graphique » (quel grand mot) que j'avais défini sur la page d'accueil et d'agencer les choses comme je l'entendais. Avec ce système, je rédige mes articles en Markdown, un langage ultra-simple proche du rendu final qui est ensuite converti automatiquement en HTML. Je n'ai plus ensuite qu'à le téléverser sur le site, et pouf c'est en ligne. Le site étant statique, j'ai dû m'affranchir des commentaires (mais objectivement, la perte est très minime, plus personne ne met de commentaire sur les blogs, la grande époque de Skyblog est révolue).
Pour l'hébergement et le nom de domaine, j'ai employé les services de Gandi, dont je n'ai pas à me plaindre personnellement. À noter par ailleurs, vous pouvez héberger votre site internet directement sur GitHub, via GitHub Pages, à condition qu'il soit statique et qu'il n'emploie que du HTML, du CSS et du Javascript. C'est gratuit, et ça me paraît un assez bon plan. Je me garde personnellement l'option dans un coin de la tête, je veux juste me réserver la possibilité d'héberger du contenu dynamique (comme ce formidable site internet pour faire des paris sur la coupe du monde de 2018, avouez que j'ai bien fait d'arrêter de designer mon site moi-même).
Voilà qui conclut ma prose, je voulais juste marquer le coup après le coup de peinture sur le site internet. À noter que je suis en pleine réflexion sur mon image en ligne, notamment quant à l'intérêt du pseudonymat total. Il n'est donc pas impossible que les choses évoluent encore à l'avenir ici.
À bientôt !